Psaume 7. Mon Dieu, mon unique espérance

Pendant la grande persécution de Saül, David prie pour sa délivrance ; il met en avant son innocence, souhaite le royaume qui lui a été promis et la confusion de ses adversaires. Finalement, il prévoit que ceux-ci périront par leur propre glaive, et il en loue Dieu.

Clément Marot (1998) - Strasbourg, Genève, 1542 / Genève, 1551


1. Mon Dieu, mon unique espérance,
J’attends de Toi la délivrance,
Sauve-moi des cruelles mains
De tant d’ennemis inhumains ;
De peur que leur chef ne m’attrape,
Qu’il ne m’arrête et qu’il ne frappe,
Comme un lion dans sa fureur,
Sans que je trouve un défenseur.

Préface

Mis en rime par le poète Clément Marot et le réformateur Théodore de Bèze entre 1539 et 1562, les cent-cinquante psaumes de la Bible furent mis à la disposition des Églises réformées pour le chant liturgique du culte protestant. La version définitive du psautier fut publiée en 1587.

Psaume 103. Sus, louez Dieu, mon âme, en toute chose

Il chante les grandes et diverses bontés de Dieu envers les hommes ; puis invite et eux et toutes choses crées, à lui donner louange et gloire.


1. Sus, louez Dieu, mon âme, en toute chose,
Et tout cela qui dedans moi repose,
Louez son Nom très saint et accompli.
Présente à Dieu louanges et services,
Ô toi, mon âme, et tant de bénéfices
Qu’en as reçu, ne les mets en oubli.

Psaume 84. Ô Dieu des armées, combien

Le Prophète reconnait que la plus grande félicité qu’on puisse souhaiter en ce monde, est d’habiter en l’Église de Dieu, pour l’adorer et le servir; par quoi il déplore sa condition, de ce qu’il en est exclu, priant d’être restitué.


1. Ô Dieu des armées, combien
Le sacré tabernacle tien
Est sur toutes choses aimable,
Mon cœur languit, mes sens ravis
faillent après tes parvis,
Ô Seigneur Dieu très désirable;
Bref, cœur et corps vont s’élevant
Jusques à toi, grand Dieu vivant.

Psaume 68. Que Dieu se montre seulement

David voulant confesser qu’il tenait de Dieu toutes ses victoires, magnifie en général sa vertu ; puis il spécifie sa bonté paternelle, en ce qu’il a racheté et conservé son peuple. De là il vient à se glorifier en Dieu, de ce qu’il a été maintenu au droit de la couronne royale, selon qu’il en avait eu la promesse.


1. Que Dieu se montre seulement,
Et on verra soudainement
Abandonner la place;
Le camp des ennemis épars,
Et ses haineux de toutes parts
Fuir devant sa face;
Dieu les fera tous enfuir,
Ainsi qu'on voit s’évanouir
Un amas de fumée.
Comme la cire auprès du feu,
Ainsi des méchants devant Dieu
La force est consumée.

Psaume 66. Or sus, louez Dieu tout le monde

Ce Psaume est un récit de la bonté de Dieu qu’il a fait jadis sentir à son peuple; et puis comme l’ayant examiné par diverses afflictions, il l’a soulagé et secouru, avec protestation de n’être point ingrat ; et aussi le Prophète en la fin appelle Dieu témoin de son intégrité.


1. Or sus, louez Dieu tout le monde
Chantez le lot de son renom;
Chantez si haut que tout redonde
De la louange de son Nom.
Dites, Ô que tu es terrible,
Seigneur, en tout ce que tu fais!
Tes haineux, tant es invincible,
Te flattent pour avoir la paix.

Psaume 42. Ainsi qu’on oit le cerf bruire

Le prophète empêché par ses ennemis d’être en l’assemblée du peuple saint, en fait une grande complainte ; et proteste qu’il y est de cœur, encore qu’il soit absent de corps ; déclare ses calamités ; s’assure et console soi-même en la bonté de Dieu. Psaume pour ceux que les infidèles empêchent de se trouver en l’Église.


1. Ainsi qu’on oit le cerf bruire,
Pourchassant le frais des eaux,
Ainsi mon cœur qui soupire,
Seigneur, après tes ruisseaux,
Va toujours criant, suivant
Le grand, le grand Dieu vivant.
las doncques, quand sera-ce
Que verrai de Dieu la face?

Psaume 36. Du malin le méchant vouloir

Il s’émerveille de la grande bonté de Dieu, laquelle est si épandue partout, que même les mauvais s’en sentent ; puis chante que les élus la sentent singulièrement sur tous, comme par bénédiction ; et prie Dieu la continuer plus longuement à ceux qui le connaissent, et le garder de la violence des mauvais, desquels il prédit aussi la ruine.


1. Du malin le méchant vouloir
Parle en mon cœur, et me fait voir
Qu’il n’a de Dieu la crainte;
Car tant se plait en son erreur,
Que l’avoir en haine et horreur,
C’est bien force et contrainte.
Son parler est nuisant et fin;
Doctrine il va fuyant, afin
De jamais bien ne faire;
Songe en son lit méchanceté;
Au chemin tors est arrêté,
À nul mal n’est contraire.

Psaume 25. À toi, mon Dieu mon cœur monte

Ici l’homme pressé de ses péchés, et de la malice de ses ennemis, prie le Seigneur Dieu pour soi, et généralement pour tout le peuple.


1. À Toi, mon Dieu mon cœur monte,
En toi mon espoir ai mis;
Fais que je ne tombe à honte,
Au gré de mes ennemis.
Honte n’auront voirement
Ceux qui dessus toi s’appuient;
Mais bien ceux qui durement,
Et sans cause les ennuient.

Psaume 6. Seigneur qui voit la peine

David reconnaît avoir provoqué la colère de Dieu par sa faute. Il demande pardon de ses péchés. Il s’afflige de ne pouvoir louer Dieu qui le laisse en danger de mort. Puis, ayant repris courage, il magnifie la grâce divine, et tourne son propos contre ses ennemis qui se réjouissent de ses maux.

Clément Marot (1998) - Strasbourg, Genève, 1542


1. Seigneur qui vois la peine
mon péché me mène,
Cesse d’être irrité ;
Dans ta juste colère,
Ne sois pas si sévère
Que je l’ai mérité.