1. Ô Dieu des armées, combien
Le sacré Tabernacle tien
Est sur toutes choses aimable!
Mon cœur langui, mes sens ravis
Défaillent après tes parvis,
Ô Seigneur Dieu très désirable!
Bref, cœur et corps vont s’élevant
Jusques à toi grand Dieu vivant.
2. Les passereaux trouvent logis;
Et les hirondelles leurs nids;
Hélas! Grand Dieu des exercites,
Mon Dieu, mon Roi, me soutenant,
O\u est-ce que sont maintenant
Les autels esquels tu habites?
Bienheureux qui en ta maison
Te louera en toute saison.
3. Ô que bienheureux est celui
Dont tu es la force et l’appui,
Et ceux qui ont au cœur ta sente!
Passant le val sec et hideux
Des meurtriers, chacun courageux
Aveques peine diligente
Fontaines et puits cavera,
Que même la pluie emplira.
PAUSE.
4. De force en force ils marcheront
Jusques à l’heure qu’ils pourront
En Sion devant Dieu se rendre.
Ô Dieu des armes Éternel,
De ton haut trône supernel
Veilles mes prières entendre;
Dieu de Jacob, en cet émoi,
Je te supplie, exauce-moi.
5. Ô Dieu qui est notre pavois!
Regarde ton Oint cette fois ;
Car bien mieux vaut en toutes sortes
Un jour chez toi que mille ailleurs;
Et sont les états bien meilleurs
Des simples gardes de tes portes,
Qu’avoir un logis de beauté
Entre les méchants arrêté.
6. Car notre Seigneur Dieu très doux
Est soleil et bouclier pour nous,
Qui nous donnera gloire et grâce;
Et à tous ceux-là qui vont droit
Notre bon Dieu en tout endroit
De bien faire point ne se lasse.
Bref, Dieu très fort, heureux je crois
L’homme qui s’appuie sur toi.
Psautier de Genève (1587)