Mis en rime par le poète Clément Marot et le réformateur Théodore de Bèze entre 1539 et 1562, les cent-cinquante psaumes de la Bible furent mis à la disposition des Églises réformées pour le chant liturgique du culte protestant. La version définitive du psautier fut publiée en 1587.
Au XVIIe siècle, Valentin Conrart, premier secrétaire de l’Académie française, modernisa le psautier dont la révision fut achevée par Marc-Antoine de La Bastide. Publié intégralement en 1679, le nouveau recueil des psaumes fut progressivement adopté par les Églises réformées de langue française dispersées en Europe, lesquelles n’hésitèrent pas à apporter leurs propres retouches.
Le psautier genevois choisi pour cette édition est celui qui fut révisé et autorisé par le synode wallon des Églises réformées en langue française aux Pays-Bas qui l’ont accueilli dans leurs temples à partir de 1729. Il fut aussi le psautier français de l’Église Unie d’Angleterre et d’Irlande au cours du XIXe siècle. La nouvelle édition tient compte de l’évolution de l’orthographe et contient toutes les partitions de musique de la mélodie traditionnelle. Les brefs résumés, qui apparaissent sous le titre de chaque psaume et que l’on retrouve dans certains psautiers, ont été maintenus et sont attribués au théologien David Martin.
Afin de vous guider dans le chant des psaumes, le texte utilise un système typographique qui met en valeur la durée des syllabes. La graphie en italique représente une durée d’un temps notée en musique par une noire, la graphie normale représente une durée de deux temps notée par une blanche, et, plus rarement, la graphie en gras, à l’intérieur d’une strophe, représente une durée de quatre temps :
ô = = 1 ; ô = = 2 ; ô = = 4 (Ps 2) ou = 4 (Ps 6)
Grâce à cette nouvelle édition du recueil, vous avez l’occasion de renouer avec la psalmodie et de profiter des belles rimes qui ont soutenu le peuple huguenot pendant plusieurs générations et qui témoignent aujourd’hui de la richesse de la poésie protestante.
P. L.
« Je chanterai à l’Éternel toute ma vie ;
je psalmodierai à mon Dieu tant que j’existerai. »