Apres plusieurs batailles perdues, il se complaint de ce que Dieu tarde tant à le secourir ; puis le prie lui donner la joie de victoire obtenue.
1. Jusques à quand as établi,
Seigneur, de me mettre en oubli?
Est-ce à jamais ? par combien d’âge
Détourneras-tu ton visage
De moi, las, d’angoisse rempli?
2. Jusques à quand sera mon cœur
Veillant, conseillant, pratiqueur,
Et plein de souci ordinaire?
Jusques à quand mon adversaire
Sera-il dessus moi vainqueur?
3. Regarde-moi, mon Dieu puissant
Réponds à mon cœur gémissant,
Et mes yeux troublés illumine,
Que mortel dormir ne domine
Dessus moi quasi périssant.
4. Que celui qui guerre me fait,
Ne die point, Je l’ai défait;
Et que tous ceux qui tant me troublent,
Le plaisir qu’ils ont ne redoublent,
Par me voir trébucher de fait.
5. En toi git tout l’espoir de moi;
Par ton secours fait que l’émoi
De mon cœur, en plaisir se change;
Lors à Dieu chanterai louange,
Car de chanter j’aurai de quoi.
die : dise (str. 4)
Psautier de Genève (1562)