Il parle contre les flatteurs de la cour de Saul, qui par flatteries, dissimulations et arrogances, étaient molestes à chacun ; et prie Dieu y donner ordre.
1. Donne secours, Seigneur, il en est heure;
Car d’hommes droits sommes tous dénués;
Entre les fils des hommes ne demeure
Un qui ait foi, tant son diminués.
2. Certes chacun vanité, menteries
À son prochain dit ordinairement;
Aux lèvres n’a l’homme que flatteries;
Quand il dit l’un, son cœur pense autrement.
3. Dieu veuille donc ces lèvres blandissantes
Tout à travers pour jamais inciser;
Pareillement ces langues arrogantes,
Qui bravement ne font que deviser;
4. Qui mêmement entr’eux ce propos tiennent,
Nous serons grands par nos langues sur tous;
À nous de droit nos lèvres appartiennent;
Flattons, mentons, qui est maitre sur nous?
5. Pour l’affligé, pour les petits qui crient,
(Dit le Seigneur) ores me lèverai;
Loin les mettrai des langues qui varient,
Et de leurs lacs chacun d’eux sauverai.
6. Certes de Dieu la parole se treuve
Parole nette, et très pure est sa voix;
Ce n’est qu’argent affiné à l’épreuve,
Argent au feu épuré par sept fois.
7. Or donc, Seigneur, que ton peuple et tes hommes
Soient maintenus par ta gratuité;
Et de ces gens, dont tant molestés sommes,
Délivre-nous à perpétuité.
8. Car les malins à grand’s troupes cheminent
Deçà, delà, tout est plein d’inhumains,
Lorsque d’iceux les plus méchants dominent,
Et qu’élevés sont entre les humains.
blandissant : caressant, flatteur (str. 3)
treuve : trouve (str. 6)
iceux : ceux-ci (str. 8)
Psautier de Genève (1562)