Sous forme de complainte, David nous révèle d'abord la cruauté et les ruses de ses ennemis. Il reconnaît ensuite la bonté de Dieu qui lui a donné la victoire.
Théodore de Bèze (1998) - Strasbourg, Genève, 1542
1. O Dieu, je gémis et je prie,
Mon cœur se répand devant Toi
Car le mal est plus fort que moi ;
De toute puissance ennemie,
Sauve ma vie !
2. Hélas, tant dʼâmes sont acquises
Au crime et aux complots divers.Cache-moi loin de ces pervers,
Et des braillards qui favorisent
Leurs entreprises.
3. Ils ont des langues affûtées
Perçantes comme des poignards,
Et comme des flèches, comme dards,
Dʼaigres paroles effrontées,
Trop bien jetées.
4. Ils comptent bien porter atteinte
En cachette à lʼhomme innocent,
Par surprise en le trahissant ;
Ils font fi de toute contrainte,
De toute crainte.
5. Ils sont obstinés à mal faire,
Parlent des coups quʼils vont tenter,
Disant (sûrs de lʼimpunité) :
« Qui découvrira cette affaire ?
On peut la faire ».
6. Leur intelligence est habile
A contempler leur passion ;
Pour eux, aucune intervention
Ne fut jamais trop difficile
Ni trop subtile.
7. Mais voilà ce qui me rassure :
Dieu se prépare et tirera
(Quand pas un dʼeux nʼy pensera),
Leur infligeant une blessure
Soudaine et sûre.
8. Par leur propre langue exécrable
Eux-mêmes ils se ruineront ;
Alors beaucoup réfléchiront,
Voyant le mal insupportable
Qui les accable.
9. Les humains rendront témoignage
A lʼoeuvre du Dieu souverain ;
Ils craindront sa puissante main,
Et rendront à ses grands ouvrages
Leur juste hommage.
10. En lʼEternel la joie immense
De lʼhomme juste éclatera ;
Et tout coeur droit le bénira,
Ayant la vie en abondance
En sa présence.
Psautier de Genève (1998)
Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Éditions VIDA. 1998. Reproduit avec permission.