David étant injustement accusé, proteste de son innocence, et demande à Dieu de le soutenir.
Théodore de Bèze (1998) - Genève, 1562
1. O Conseillers puissants qui êtes
Ligués ensemble contre moi,
Montrez un peu de bonne foi !
Etes-vous des juges honnêtes ?
Enfants d’Adam, estimez-vous
Que vous rendez justice à tous ?
2. Au contraire, âmes déloyales,
Ce nʼest quʼau mal que vous pensez,
Vous ne pesez pas la bonté
Dans vos balances inégales.
Les méchants se sont éloignés
Du Dieu vivant, dès quʼils sont nés.
3. Ils ne font depuis leur naissance
Que se fourvoyer en mentant ;
Ils portent du venin autant
Quʼun serpent rempli de nuisance,
Un cobra sourd et se bouchant
Lʼoreille au plus harmonieux chant.
4. A quoi sert la voix magicienne
De lʼenchanteur le plus prudent ?
O Dieu, montre en cassant leurs dents
Que la vraie puissance est la tienne ;
Brise les crocs des lionceaux
Qui ont, Seigneur, le coeur si faux.
5. Comme sʼen vont des eaux courantes,
Dʼeux mêmes ils sʼécouleront ;
Les flèches quʼils décocheront
Tomberont par terre, impuissantes.
Ils fondront de même façon
Que lʼon voit fondre un limaçon.
6. Comme lʼavorton qui trépasse
Sans avoir vu le jour briller,
Comme un fruit sans maturité,
Il faut que Dieu brise et fracasse
Leurs jeunes épines, avant
Quʼelles menacent en montant.
7. Alors, dans sa réjouissance,
Lʼinnocent longtemps oppressé
Voyant le pervers terrassé
Par une si juste vengeance,
Baignera ses pas dans le sang
De ce criminel en disant :
8. Lʼinnocent ne perd pas sa peine,
Cʼest une grande vérité.
Quoique le juste ait supporté,
Cʼest une chose bien certaine :
Il est un Dieu qui juge ici
Les bons et les mauvais aussi.
Ce nʼest quʼau mal que vous pensez,
Vous ne pesez pas la bonté
Dans vos balances inégales.
Les méchants se sont éloignés
Du Dieu vivant, dès quʼils sont nés.
3. Ils ne font depuis leur naissance
Que se fourvoyer en mentant ;
Ils portent du venin autant
Quʼun serpent rempli de nuisance,
Un cobra sourd et se bouchant
Lʼoreille au plus harmonieux chant.
4. A quoi sert la voix magicienne
De lʼenchanteur le plus prudent ?
O Dieu, montre en cassant leurs dents
Que la vraie puissance est la tienne ;
Brise les crocs des lionceaux
Qui ont, Seigneur, le coeur si faux.
5. Comme sʼen vont des eaux courantes,
Dʼeux mêmes ils sʼécouleront ;
Les flèches quʼils décocheront
Tomberont par terre, impuissantes.
Ils fondront de même façon
Que lʼon voit fondre un limaçon.
6. Comme lʼavorton qui trépasse
Sans avoir vu le jour briller,
Comme un fruit sans maturité,
Il faut que Dieu brise et fracasse
Leurs jeunes épines, avant
Quʼelles menacent en montant.
7. Alors, dans sa réjouissance,
Lʼinnocent longtemps oppressé
Voyant le pervers terrassé
Par une si juste vengeance,
Baignera ses pas dans le sang
De ce criminel en disant :
8. Lʼinnocent ne perd pas sa peine,
Cʼest une grande vérité.
Quoique le juste ait supporté,
Cʼest une chose bien certaine :
Il est un Dieu qui juge ici
Les bons et les mauvais aussi.
Psautier de Genève (1998)
Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Éditions VIDA. 1998. Reproduit avec autorisation.
