Psaume 52. Dis-moi, malheureux qui te fies

David rabat ici l'orgueil de Doëg, qui se vantait d'avoir trahi les sacrificateurs. Il est certain que Dieu dans sa justice ne laissera pas un tel crime impuni.

Théodore de Bèze (1998) - 1554/ 1556/ Genève, 1562


1. Dis-moi, malheureux qui te fies
En ton autorité,
D’où vient que tu te glorifies
De ta méchanceté ?
Quoiqu’il en soit, le bon secours
De Dieu poursuit son cours.

2. Ta langue complote sans cesse
Et semble proprement
Un rasoir affilé qui blesse
En coupant finement.
Le mal te plaît plus que bon,
Et plus que vérité.

3. A tous propos qui peuvent nuire,
Voilà que tu te mets ;
Aussi Dieu viendra te détruire,
Langue fausse, à jamais.
Arbre sans fruit, coupé par Dieu,
Jeté loin de ton lieu.

4. Méchant, jusques à la racine
Tu seras arraché.
Les justes, en voyant ta ruine,
Auront le coeur touché ;
De tes malheurs ils se riront,
Voilà ce quʼils diront :

5. Cʼest celui qui nʼa daigné prendre
LʼEternel pour soutien ;
Il voulait tout seul se défendre ;
Comptant sur ses grands biens ;
Il pensait être assez ru
Pour toujours sʼen tirer.

6. Mais moi, dont tout lʼespoir se fonde,
O Dieu, sur ta bonté,
Je demeure encore en ce monde
Comme un arbre planté,
Un vert olivier au milieu
De la maison de Dieu.

7. Je veux bénir ta grâce immense,
Jʼespère en ton saint nom ;
Je dis toujours ta bienveillance,
Car sans fin tu es bon,
Et tes fidèles chaque jour
Eprouvent ton amour.

Psautier de Genève (1998)


Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Éditions VIDA. 1998. Reproduit avec permission.