Psaume 119. O bien heureux tout être humain qui vit

א – Aleph

1. O bien heureux tout être humain qui vit
En plein accord avec sa conscience,
Selon la Loi de l’Eternel qu’il suit !
Le vrai bonheur est pour toute existence
Qui veut garder ses statuts précieux,
Et progresser encor dans sa science.

2. Vraiment, ils nʼont aucun vice odieux
Ceux qui suivant les chemins quʼil ordonne
Marchent tout droit, avançant de leur mieux.
Ta volonté, cʼest que chaque personne
Par dessus tout applique exactement
Les instructions que ta bonté nous donne.

3. Accorde-moi dʼavancer librement
Sur les chemins où ta Loi me convie,
Sans mʼégarer loin dʼeux un seul moment.
Je nʼaurai pas à rougir de ma vie
Si mon regard sur tes Lois est pointé,
Si les connaître est ma plus forte envie.

4. Alors, par moi tu seras exal
Dʼun coeur sincère, émerveillé dʼapprendre
Tes jugements tous remplis dʼéquité.
Je veux garder tes statuts, les comprendre,
Mais combien faible est notre volonté !
Ne te fais pas trop longuement attendre.

ב – Beth

5. Les jeunes veulent-ils sʼamender
Dans leur conduite ? Il faut quʼils reconnaissent
Que ta parole est là pour les guider.
De tout mon coeur, je tʼai cherché sans cesse
Pour demeurer dans ton commandement ;
Jʼai tant besoin que ta main me redresse.

6. Jʼai serré ta parole assidûment
Au fond du coeur, car tout péché tʼoffense
Je voudrais tant servir fidèlement.
Eternel Dieu, ton nom plein dʼexcellence
Est à bon droit partout glorifié ;
Enseigne-moi tes saintes ordonnances.

7. Mes lèvres ont proclamé, publié
Les jugements de ta bouche équitable
Sans que jʼen laisse un seul point oublié.
Tes règles sont le chemin véritable
Dʼun grand bonheur, et je les aime mieux
Que tous les biens de la terre habitable.

8. Je parle à tous de tes plans merveilleux ;
Jʼirai tout droit en prenant connaissance
De tes sentiers, les yeux fixés sur eux.
Tes ordres saints ont fait ma joie immense ;
Je ne veux pas devenir oublieux
De ta parole, et sans cesse jʼy pense.

ג – Guimel

9. Répands tes biens sur ton humble servant
En mʼaccordant sur tout le don de vie
Pour bien garder ta parole en vivant.
Rends la lumière à mon âme ternie
Pour que je puisse ici-bas, de mes yeux,
Voir dans ta Loi ta grandeur infinie.

10. Seigneur, je suis dans ces terrestres lieux
Un étranger ; à ton enfant quʼon raille
Ne cache pas tes ordres merveilleux.
Car nuit et jour mon âme se travaille
Pour mieux comprendre encore ton jugement ;
Ne permets pas que ma force défaille.

11. Tu traiteras les coeurs fiers rudement,
Tous ces maudits dont le méchant courage
Est si rebelle à ton commandement.
livre –moi des blâmes, de lʼoutrage
Et du mépris dans lequel je me vois
Parce que jʼai gardé ton témoignage.

12. Je ne crains pas les princes qui sʼassoient
Pour comploter contre nous à leur aise ;
Ton serviteur ne pense quʼà ta Loi.
Ta Loi, Seigneur, cʼest tout ce qui mʼapaise,
Cʼest le conseil qui siège autour de moi,
Mon réconfort en cette heure mauvaise.

ד – Daleth

13. Je suis, hélas, comme si jʼétais mis
Loin des humains, et collé à la terre ;
Rends-moi la vie, ô Dieu qui lʼas promis.
Je te cherchais quand jʼerrais solitaire,
Je tʼinvoquais et tu mʼas répondu ;
Enseigne-moi ta règle salutaire.

14. Révèle-moi le sens de tes statuts,
Et mon esprit vers ta Loi merveilleuse
Voudra rester assidûment tendu.
Pourtant mon âme, encore bien anxieuse,
Fond de chagrin, je suis découragé ;
Rassure-moi par ta promesse heureuse.

15. Eloigne-moi du chemin mensonger,
Confirme-moi dans ta Loi par ta grâce,
Fais triompher ton enfant du danger.
Oui, jʼai choisi la route que nous trace
La vérité ; car je reste attaché
A tes décrets que je regarde en face.

16. Tu vois, Seigneur, que toujours jʼai tâché
De respecter ta divine ordonnance,
Fais triompher ton enfant du péché.
Oui, je courrai de toute ma puissance
Sur tes chemins, car tu mʼas détaché ;
Cʼest de Toi seul que vient la délivrance.

ה – Hé

17. Je t’en supplie, ô Seigneur, avant tout
Enseigne-moi la voie de tes préceptes
Pour que je puisse y tenir jusqu’au bout.
Ouvre l’esprit de celui qui respecte
Ta Sainte Loi, et veut la maintenir
De tout son coeur, malgré la mode inepte.

18. Oh conduis-moi, pour me faire tenir
Le droit sentier des paroles vivantes
je découvre enfin le vrai plaisir.
Penche mon coeur vers ta règle exaltante,
Vers le bonheur qui s’y trouve assuré,
Sans que jamais l’avarice nous tente.

19. Ne permets pas que je sois éga
Par l’éclat faux du monde et sa folie ;
Sur ton chemin, fais-moi vivre, éclairé.
Confirme en moi qui te sers, ratifie
Ce que Toi-même a promis à tous ceux
Qui dans ta crainte en Toi seul se confient.

20. Préserve-moi des jugements honteux
Que je crains tant, car tu es charitable ;
En nous jugeant tu restes généreux.
Combien ta Loi, Seigneur, est admirable,
Combien je l’aime et j’en sui désireux !
livre-moi par ta grâce adorable.

ו – Vav

21. Fais-moi sentir ta grâce et ta merci,
Préserve-moi des dangers de ce monde,
Puisque, Seigneur, tu l’as promis ainsi.
Tu permettras alors que je réponde
A ceux qui m’ont tant de fois insulté ;
Sur ta parole, en effet, je me fonde.

22. Fais qu’à jamais ta pure véri
Sois dans ma bouche et pour toujours s’y tienne ;
J’attends de voir ton droit manifesté.
Oui, constamment il faut que l’on maintienne
Ta sainte Loi ; voilà tout mon devoir,
Ma volonté se conforme à la tienne.

23. Ainsi chacun pourra s’apercevoir
Que l’homme libre est bien celui qui sonde
Tes saints décrets et cherche à les savoir.
J’annoncerai devant les rois du monde
Ton témoignage ; à tous j’en parlerai
Sans que jamais la honte me confonde.

24. Oui, de tout coeur je me délecterai
En cette Loi qui nous est adressée,
Je l’ai toujours aimée et l’aimerai.
Vers tes décrets mon âme s’est dressée ;
Ton oeuvre est celle à laquelle je mets
Pour te servir, mes mains et ma pensée.

ז – Zaïn

25. Rappelle-toi ce que tu m’as promis ;
Ton serviteur, depuis cette promesse,
Rempli d’espoir entre tes mains s’est mis.
Oui, ton oracle est ce qui me redresse,
Qui me console et me rend la vigueur
Dès que je suis tombé dans la détresse.

26. Des orgueilleux en voyant ma douleur
Se sont moqués ; toute leur arrogance
N’ôtera point ta Loi de notre coeur.
Plutôt, Seigneur, chaque fois que je pense
Au jugement que toujours tu leur fais,
Cela suffit pour calmer ma souffrance.

27. Rien qu’en pensant à ce tragique fait :
Par ces pervers ta Loi est délaissée,
Je dois trembler d’horreur pour leur forfait.
Pourtant vers Toi ma voix s’est élancée ;
J’ai pu chanter tes statuts quand je suis
Loin du pays, plein de tristesse pensée.

28. Je me souviens de ton nom chaque nuit,
Gardant toujours à la première place
Ta sainte Loi dans mes plus grands ennuis.
Et si je veux rester devant ta face,
Fidèle, à tes décrets tant que je puis,
C’est Toi, Seigneur, qui me fais cette grâce.

ח – Heth

29. Tu es ma part, ai-je dit au Seigneur,
J’ai décidé de garder ta parole,
Elle est toujours mon bien et mon bonheur.
Que ta fidèle amitié me console,
Je t’en supplie affectueusement,
Car ton serment n’est pas chose frivole.

30. Je réfléchis à mon comportement :
Je m’éloignais, et je reviens me mettre
Au droit chemin de ton enseignement.
Ta règle est sage, et sans vouloir remettre
Au lendemain, je viens pour m’y ranger ;
Dès aujourd’hui, pour toujours, sois mon Maître.

31. Combien de fois les méchants m’ont piégé !
Pourtant, malgré leur fureur si cruelle,
J’aime ta Loi, mon coeur n’a pas changé.
Tes ordres sont d’une justice telle
Que j’ai voulu me lever pour chanter
En pleine nuit la louange immortelle.

32. Quels sont les gens que je veux fréquenter ?
Ceux qui saisis de bienheureuse crainte
Suivent ta règle avec fidéli
Seigneur, la terre et toute son enceinte
Sera toujours pleine de ta bonté ;
Remplis-moi donc de ta doctrine sainte.

ט – Teth

33. Ton serviteur voit tes biens répandus
Sur lui, Seigneur, car tu tiens ta promesse,
Comme en tout temps je m’y suis attendu.
Accorde-moi le bon sens, la sagesse,
Car en ce monde aveuglé je ne crois
Qu’à tes mots d’ordre, ils guident ma faiblesse.

34. Avant d’avoir été battu par Toi,
Je m’égarais, allant à l’aventure,
Mais maintenant j’avance avec ta Loi.
O Dieu de grâce et de vérité pure,
Qui si souvent daignes nous exaucer,
Enseigne-moi ton droit plein de droiture.

35. Que de faux bruits contre moi sont lancés
Par des vantards ! Mon coeur garde sans cesse
Tes ordres saints comme par le passé.
Leurs coeurs sont pris et tous figés de graisse,
Mais dans ta Loi tu me permets d’avoir
La paix profonde, un plaisir qui ne cesse.

36. Le plus grand bien que j’ai pu recevoir,
C’est de sentir ma personne abaissée,
Car j’ignorais ton code et mon devoir.
L’or ou l’argent, la richesse amassée
N’égalent pas le bonheur de savoir
La Loi qui fut par Toi-même annoncée.

י – Iod

37. Tes propres mains m’ont fait et façonné ;
Permets aussi que mon esprit s’éclaire
Pour obéir au mot d’ordre donné.
Ceux qui voudraient ne jamais te déplaire,
En me voyant sur ton code appuyé
Seront heureux parce qu’en Toi j’espère.

38. Quand sur ta main le monde est châtié,
J’y vois, Seigneur, ta justice très bonne,
Avec raison tu m’as humilié.
J’ose implorer que ta bonté me donne
Le réconfort en cette affliction,
Comme envers nous ta promesse l’ordonne.

39. Vienne sur nous ta grand’compassion,
Et je vivrai ! Car ta Loi et ta crainte
Font mon plaisir, ma consolation.
Honte aux puissants qui sous des couleurs feintes
Me font du mal ! Et mon coeur cependant
Ne pense à rien qu’à ta doctrine sainte.

40. Ramène à moi tout homme prétendant
Avec les tiens t’adorer et te craindre,
Ceux dont l’amour pour ta règle est ardent.
Que tout mon coeur, sans fléchir et sans feindre,
Suive ton ordre, afin qu’en t’attendant
J’aie cet honneur que rien ne peut éteindre.

כ – Caph

41. En t’attendant, je suis si désireux
De ton salut, promis par ta parole,
Que mon esprit en est tout langoureux.
Parfois je guette un espoir qui s’envole,
Et dis : En Toi je me suis confié,
N’est-il pas temps qu’enfin tu me consoles ?

42. Je suis séché (tant je suis ennuyé)
Comme une peau mise en la cheminée,
Mais de tes lois je n’ai rien oublié.
Ah quelle attente as-tu donc ordonnée
A tes enfants, avant le jour qui voit
Sur nos bourreaux ta sentence donnée ?

43. Des gens pervers creusent le sol sous moi,
On veut m’abattre ; ah comme ils sont coupables
Ceux dont la vie est contraire à ta Loi.
Tes règlements sont toujours véritables ;
Tu sais qu’à tort on m’a persécuté,
Viens à mon aide, ô Toi le Secourable !

44. Peu s’en fallut que je ne sois je
A terre, et mis en totale ruine ;
Mais je respecte, ô Dieu, ta volonté.
Car ton amour m’éveille et m’illumine
Pour que j’observe avec fidéli
Les ordres saints de ta bouche divine.

ל – Lamed

45. L’éternité de tout ce que tu dis
Est à jamais, Eternel Dieu, gravée
Dans ce haut ciel que tu créas jadis.
Ta foi, d’un siècle à l’autre, est approuvée ;
moin la terre, assise dans les airs
ferme et stable elle est toujours trouvée.

46. Même aujourd’hui, on voit tout l’univers
Persévérer sous ta sainte conduite ;
Tout t’appartient et chaque être te sert.
Heureusement mon âme est bien instruite
A rechercher dans ta Loi mon confort,
Car autrement ma vie était détruite.

47. Le souvenir et le grand réconfort
De tes décrets ne cesse jamais d’être ;
Tu m’as tiré grâce à eux de la mort.
Je suis à toi ; je n’ai pas d’autre Maître,
livre-moi, car c’est ta volonté,
Ce sont tes lois que je cherche à connaître.

48. Par des méchants je suis toujours guetté,
Mais cependant à la pure doctrine
De tes statuts mon coeur est arrêté.
Je vois qu’ici tout passe, tout décline
Sauf tes décrets, car leur autori
Et leur pouvoir jamais ne se termine.

מ – Mem

49. J’aime ta Loi, je la suivrai toujours
D’un coeur ardent et rempli de ton zèle,
Je suis heureux d’en parler tous les jours.
Elle m’apprend une sagesse telle
Que je vois clair dans les coeurs ennemis,
Car chaque instant, je demeure avec elle.

50. Grâce aux conseils que tu nous a transmis
J’ai dépassé mes maîtres en science,
Car à ton droit tout mon coeur est soumis.
Les plus âgés voient que l’expérience
Ne suffit pas et qu’il faut regarder
Aux règles d’or de ta sainte alliance.

51. Hélas, on voit trop de jeunes rôder
Imprudemment sur le chemin du vice,
Moi, sur tes lois je demeure fondé.
Seigneur, je suis la ligne directrice
De tes décrets, car tu m’apprends par eux
Comment il faut agir avec justice.

52. Que ta parole est un mets savoureux
Quand on la goûte, et combien son usage
Plus que le miel m’est doux et précieux !
Chaque verset nous rend un peu plus sage ;
Comme on est loin du chemin malheureux
Que je déteste encore d’avantage !

נ – Noun

53. Oui, ta parole est comme un pur flambeau
Guidant mes pas et comme une lumière
Pour me montrer le chemin le plus beau.
Je l’ai juré : Mon existence entière
Est consacrée à maintenir sur tout
Les jugements de ton code exemplaire.

54. Seigneur, je souffre et je me sens à bout ;
Toi qui promis d’exaucer nos demandes,
Viens à mon aide et remets-moi debout.
Daigne, ô Seigneur, daigne accepter l’offrande
De tout mon coeur s’exprimant par ma voix,
Enseigne-moi ce que ta Loi commande.

55. Mon âme, hélas, (comme si je l’avais
Dans cette main) est sans cesse exposée,
Mais je n’ai rien oublié de tes lois.
Par des méchants ma route est menacée,
Mais je t’écoute et rien ne m’ébranla ;
Je veux rester fidèle à ta pensée.

56. Ta Loi est mienne, et je me dis : Voi
Le bien durable, et mon propre héritage,
Car tout mon coeur, tout mon plaisir est là !
Jusqu’à ma fin je garderai l’usage
De tes statuts, car c’est bien à cela
Qu’à chaque instant j’applique mon courage.

ס – Samech

57. J’ai toujours eu beaucoup d’aversion
Pour ceux qui n’ont ni foi ni conscience,
Mais en ta Loi gît mon affection.
O mon Sauveur, ma très sûre défense,
J’ai par ta grâce un asile chez Toi,
Et ta promesse est ma ferme assurance.

58. Allez, méchants, éloignez-vous de moi,
C’est au péché que votre esprit s’amuse,
Moi, j’ai mon Dieu, je veux garder sa Loi.
L’âme qui croit ne peut être confuse,
Tu l’as promis, sauve-moi de la mort
Ne permets pas que mon espoir s’abuse.

59. Sois mon appui, je serai ferme et fort ;
Si grand que soit le mal qui nous menace,
Ta Loi sera toujours mon réconfort.
Ceux qui n’ont pas voulu suivre la trace
Des saints statuts, ton pied les foulera
Pour leur mensonge et leur perverse audace.

60. Comme l’écume, au loin tu jetteras
Tous les méchants ; c’est pourquoi je m’adonne
A tant aimer ce que tu commandas.
Quel danger court celui qui t’abandonne,
Quel jugement final il subira !
Je te révère et tout mon coeur frissonne.

ע – Aïn

61. J’ai pratiqué le droit et l’équité ;
Ne permets pas que je sois une proie
Pour ceux qui m’ont à tort persécuté.
Mais garantis en tout bien et en joie
Ton serviteur. Je vois tant d’arrogants
Accaparer les âmes qu’ils soudoient.

62. Mes yeux sont las d’attendre si longtemps
Ton vrai salut ; tu m’en fis la promesse,
Toi qui ne peux faillir un seul instant.
Exauce-nous et traite avec tendresse
Ton serviteur, lui faisant recevoir
Tes saints décrets avec zèle et sagesse.

63. Je t’appartiens ; permets-moi de pouvoir
Entrer dans les secrets de ta justice,
Que nos esprits ne peuvent concevoir.
Il est grand temps que le Seigneur agisse :
On ne voit plus chez nous ni loi ni foi
Qui des humains retienne la malice.

64. Ce monde passe, ô mon Dieu, c’est pourquoi
Bien plus que l’or ou que les pierreries
J’aime chacun des ordres de ta Loi.
Voilà pourquoi j’estime et j’apprécie
Tous tes statuts, et pour suivre ton droit
J’ai détesté toutes les fourberies.

פ – Phé

65. En tes décrets sont vraiment contenus
Les grands secrets de science profonde,
Voilà pourquoi je les ai maintenus.
Oui, dans ta Loi tant de lumière abonde
Que dès l’entrée on en est éclairé,
Et qu’elle instruit les plus petits du monde.

66. J’ai si souvent haleté, soupiré,
Tant je désire avant tout pouvoir faire
Ce qui nous est par ta Loi déclaré.
Regarde-moi, sois pour moi débonnaire,
Comme envers ceux qui t’aiment de bon coeur
Tu nous fais voir ta faveur ordinaire.

67. Conduis mes pas au chemin bon et sûr
Par ta parole, et ne nous abandonne
Pas au péché ; sur lui rends-nous vainqueurs.
Malgré les coups que l’ennemi me donne
Préserve-moi, rends-moi la liberté,
Et je vivrai comme ta Loi l’ordonne.

68. Maître, répands sur les tiens la clar
De ton visage ; aide-nous à comprendre
Ce que prescrit ta sainte volonté.
De mes deux yeux vois les larmes descendre
A grands ruisseaux, tant je suis attristé,
Car c’est ta Loi qu’on refuse d’entendre.

צ – Tsadé

69. Seigneur, tu es très juste en tes décrets,
Certainement, tout ce que tu décides
Est pour chacun équitable et parfait.
Tes ordres sont d’une clarté limpide ;
Quelle justice et quelle grande foi !
C’est l’abondance offerte à nos coeurs vides.

70. Nos ennemis me navrent quand je vois
Que ta parole est chez eux oubliée,
Un zèle ardent brûle au-dedans de moi.
Cette parole est donc purifiée
Dans le creuset des coeurs ; l’affection
De ton servant lui reste dédiée.

71. Quoique je sois d’humble condition
Et méprisé, j’ai toujours souvenance
De tes édits dans mon affliction.
Tes jugements sont droits, et leur puissance
Dure à jamais ; ta Loi est vérité,
Et rien n’est vain dans ta sainte ordonnance.

72. Bien accablé, triste et persécuté,
J’ai découvert dans ta règle sacrée
Le vrai bonheur et la tranquillité.
Ta justice est d’éternelle durée ;
Apprends-la moi par ta grande bonté,
Et je vivrai d’une vie assurée.

ק – Qoph

73. Je t’ai prié, Seigneur, tout hautement
De tout mon coeur ; réponds à ma demande,
J’observerai ton saint commandement.
C’est Toi, mon Dieu, c’est Toi que je demande,
livre-moi, je veux tant maintenir
Le culte saint que ta Loi nous commande.

74. J’ai devancé l’aurore, et mon soupir
S’élève à Toi ; j’espère en ta parole,
Elle peut seule éclairer l’avenir.
Je suis mis, ô Maître, à ton école
En devançant les veilles de la nuit
Pour écouter la voix qui nous console.

75. Pitié, mon Dieu, qui fais grâce et merci,
Restaure enfin mes forces qui déclinent,
Comme il t’a plu de faire jusque ici.
Je vois venir les hommes qui machinent
De mauvais coups ; ils se sont écartés
Avec mépris de cette Loi divine.

76. Quand j’ai faibli, tu voulus bien rester
Auprès de moi, Dieu de grâce insondable,
Car tes statuts ne sont que vérité.
Ton témoignage est sûr et immuable,
Il sera tel à perpétuité,
Je l’ai trouvé de tout temps véritable.

ר – Resch

77. Vois ma misère, ô Dieu, délivre-moi,
Car je traverse une épreuve cruelle,
Mais je n’ai rien oublié de ta Loi.
Soutiens le droit de ton humble fidèle ;
Rachète-moi, garde-moi de mourir
Pour me tenir ta promesse éternelle.

78. Tous ces méchants, faute de s’enquérir
De tes statuts, sont loin de l’espérance
De leur salut et tout prêts à périr.
Combien ta grâce, ô Seigneur, est immense !
En nous jugeant tu nous as bien aimés,
Remets ma vie en ta pleine assurance.

79. On m’a souvent durement opprimé,
Mais, (si nombreux que l’ennemi puisse être)
A tes décrets je reste accoutumé.
Avec dégoût, j’aperçois tant de traîtres
Et tant d’ingrats sortis si lâchement
Du bon chemin que ta voix fait connaître.

80. Vois mon amour pour ton commandement ;
O Seigneur Dieu, dans ta bonté propice
Donne à ma vie un renouvellement.
Avant toute oeuvre, il faut que s’accomplisse
Ce que tu dis, à jamais sont vraiment
Tous les arrêts donnés par ta justice.

ש – Schin

81. Des princes m’ont à tort persécuté,
Mais je n’ai pas redouté leur puissance,
Tes jugements seuls m’ont épouvanté.
J’ai plus de joie et plus de confiance
Par tes conseils que s’il venait à moi
Un grand butin d’une valeur immense.

82. J’ai de l’horreur pour la mauvaise foi
(N’ayant pas vu de chose plus méchante),
Mais, ô mon Dieu, j’aime avant tout ta Loi.
Sept fois par jour, en ton honneur je chante,
Considérant les actes merveilleux
De ta Loi juste en l’univers régnante.

83. Oh quelle paix est réservée à ceux
Qui pour ta Loi ont un amour sincère ;
En toute épreuve ils sont victorieux.
Seigneur mon Dieu, en ton salut j’espère,
Et j’ai suivi tes ordres sans regrets,
Comme un enfant se soumet à son père.

84. De tout mon coeur j’observe tes décrets,
Ils m’ont appris chaque jour à mieux faire ;
Ils ont pour moi sans cesse plus d’attraits.
Je suis tes lois en toutes mes affaires,
Car tu connais mes plans les plus secrets ;
Aucun de nous n’échappe à ta lumière.

ת – Tav

85. Permets, Seigneur, que mon cri vienne à Toi,
Accorde-moi le don d’intelligence
Pour maintenir ta parole envers moi.
Que ma prière arrive en ta présence ;
livre-moi bientôt, comme jadis
Tu l’as promis dans ta grande clémence.

86. A pleine voix, je te loue et je dis
Tous tes hauts faits ayant reçu la grâce
De bien saisir le sens de tes édits.
J’irai parler, plein d’une sainte audace,
De ta promesse, et dirai hardiment
Combien sont droits les ordres que tu traces.

87. Je t’en supplie, interviens promptement,
Etends la main sur moi pour me défendre,
Car j’ai choisi ton saint commandement.
J’attends de Toi le salut, ô Dieu tendre,
Car je ne peux trouver aucun plaisir
Hors de ta Loi ; combien j’aime l’entendre !

88. Pour te louer, j’éprouve le désir
De vivre encore ; que ta règle sacrée
Puisse une fois de plus me soutenir.
las, je suis la brebis égarée ;
Cherche ce coeur trop lent à te servir,
Mais où ta Loi, Seigneur, est demeurée.

Psautier de Genève (1998)


Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Éditions VIDA. 1998. Reproduit avec autorisation.