Clément Marot (1998) - Strasbourg, Genève, 1542 / Genève, 1551
1. Pourquoi, Seigneur, restes-tu si lointain
Et comme absent du monde qui se perd ?
Te caches-tu derrière le destin
Quand nous souffrons un véritable enfer ?
Les pauvres sont les jouets des pervers ;
Sur l’ambitieux qui fait tourner la roue,
Fais retomber les manœuvres qu’il joue.
2. Car le méchant lance à tous un défi ;
Les appétits et les orgueils sont chauds,Le profiteur encaisse son profit,
Sa conduite est une offense au Très-Haut.
Le méchant dit : « La foi est pour les sots !
Voit-on le ciel sanctionner nos offenses ?
Donc Dieu nʼexiste pas ». Cʼest ce quʼil pense.
3. Il réussit pourtant dans ses projets,
Ton jugement passe au-dessus de lui,
Sans arrêter le cours de ses méfaits.
Lʼorgueilleux mate enfin ses ennemis,
Il pense alors en son coeur insoumis :
« Je suis trop haut pour quʼon puisse mʼatteindre,
Je nʼai plus rien ni plus personne à craindre ».
4. Sa bouche sʼouvre à la malédiction,
Il sait mentir, flatter ou critiquer,
Procédant par des insinuations.
Ce criminel est un homme masqué !
En lieu désert, il se tient embusqué,
Tue un passant, retourne à sa cachette
Et sans arrêt nous surveille et nous guette.
5. Sa ruse abonde en pièges dangereux,
Comme un lion tapi dans son fourré,
Guettant sa proie, un pauvre malheureux
Pour lʼengloutir quand il lʼa capturé.
Il fait le doux, souffretteux, effaré,
Tant et si bien quʼil est presque lʼintime
De lʼinnocent dont il fait sa victime.
6. Il dit encore en son coeur vicieux :
« Il est bien clair que Dieu nʼy voit plus rien,
Soit quʼil oublie ou quʼil ferme les yeux,
Tout passe ainsi, le mal comme le bien ».
Lève-toi donc, Seigneur et interviens !
Etends ta main de justice, et nʼoublie
Aucun persécuté, je tʼen supplie.
7. Pourquoi lʼimpie ose par ses forfaits
Braver ainsi le Dieu doux et humain ?
Son coeur dit : « Dieu sait-il ce que je fais ? »
Mais tu vois tout en ce monde inhumain,
Tu vois le pauvre et prends sa cause en main,
Toi qui soutiens lʼhomme le plus fragile,
O Dieu qui prends lʼorphelin pour pupille !
8. Brise la force et le bras plein dʼexcès
Du malfaiteur inique et réprouvé ;
Fais ton enquête et fais-lui son procès,
Plus un dʼentre eux ne sera retrouvé
Dieu seul est Roi ; les siècles lʼont prouvé,
Le Seigneur règne, et tous ses adversaires
Disparaîtront à jamais de ses terres.
9. Ah mon Seigneur, sʼil te plaît de pourvoir
Ton pauvre peuple en cette âpre saison,
De lui donner bon courage et espoir,
Prêtant lʼoreille à son humble oraison
Fais droit aux plus petits, donne raison
Aux opprimés. Lʼhomme qui est poussière
Nʼosera plus sʼattaquer à son frère.
Ton jugement passe au-dessus de lui,
Sans arrêter le cours de ses méfaits.
Lʼorgueilleux mate enfin ses ennemis,
Il pense alors en son coeur insoumis :
« Je suis trop haut pour quʼon puisse mʼatteindre,
Je nʼai plus rien ni plus personne à craindre ».
4. Sa bouche sʼouvre à la malédiction,
Il sait mentir, flatter ou critiquer,
Procédant par des insinuations.
Ce criminel est un homme masqué !
En lieu désert, il se tient embusqué,
Tue un passant, retourne à sa cachette
Et sans arrêt nous surveille et nous guette.
5. Sa ruse abonde en pièges dangereux,
Comme un lion tapi dans son fourré,
Guettant sa proie, un pauvre malheureux
Pour lʼengloutir quand il lʼa capturé.
Il fait le doux, souffretteux, effaré,
Tant et si bien quʼil est presque lʼintime
De lʼinnocent dont il fait sa victime.
6. Il dit encore en son coeur vicieux :
« Il est bien clair que Dieu nʼy voit plus rien,
Soit quʼil oublie ou quʼil ferme les yeux,
Tout passe ainsi, le mal comme le bien ».
Lève-toi donc, Seigneur et interviens !
Etends ta main de justice, et nʼoublie
Aucun persécuté, je tʼen supplie.
7. Pourquoi lʼimpie ose par ses forfaits
Braver ainsi le Dieu doux et humain ?
Son coeur dit : « Dieu sait-il ce que je fais ? »
Mais tu vois tout en ce monde inhumain,
Tu vois le pauvre et prends sa cause en main,
Toi qui soutiens lʼhomme le plus fragile,
O Dieu qui prends lʼorphelin pour pupille !
8. Brise la force et le bras plein dʼexcès
Du malfaiteur inique et réprouvé ;
Fais ton enquête et fais-lui son procès,
Plus un dʼentre eux ne sera retrouvé
Dieu seul est Roi ; les siècles lʼont prouvé,
Le Seigneur règne, et tous ses adversaires
Disparaîtront à jamais de ses terres.
9. Ah mon Seigneur, sʼil te plaît de pourvoir
Ton pauvre peuple en cette âpre saison,
De lui donner bon courage et espoir,
Prêtant lʼoreille à son humble oraison
Fais droit aux plus petits, donne raison
Aux opprimés. Lʼhomme qui est poussière
Nʼosera plus sʼattaquer à son frère.
Psautier de Genève (1998)
Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Editions VIDA. 1998. Reproduit avec permission.