1. Tends-nous la main, Seigneur, le mal nous presse;
On ne voit plus d’homme
juste en nos jours;
Plus de bonté, de foi, ni de
sagesse;
Toi seul, tu peux nous donner
du secours.
Le vain mensonge, et le
déguisement;
Tous leurs discours sont pleins
de flatterie;
La bouche parle, et le cœur
la dément.
3. Retranche, ô Dieu, ces
lèvres attrayantes,
Dont tous les jours nous sommes
abusés:
Perce, Seigneur, ces langues
arrogantes,
Dont tous les jours nous sommes
méprisés.
4. Non, disent-ils, à quoi
bon nous contraindre?
Par nos discours nous
l’emportons sur tous:
Flattons, mentons, nous n’avons
rien à craindre,
Nous le pouvons, nos langues
sont à nous.
5. Mais mon Dieu dit :
l’affligé me réclame,
J’entends ses cris, et je
me lèverai.
Je sais qu’à tort son ennemi
le blâme,
De ses filets je le
délivrerai.
6. De ce grand Dieu la parole
se trouve
Constamment pure, et pures
sont ses lois,
Comme l’argent lorsque le
feu l’éprouve,
Quand on l’affine au fourneau
par sept fois.
7. Ton peuple, ô Dieu, gémit
dans la souffrance,
Montre-toi donc plus facile
à nos vœux;
Et réprimant une injuste
licence,
Prends soin de nous dans ces
temps malheureux.
8. Tu vois, Seigneur, que les
méchants dominent,
Leur nombre est grand, la force
est en leurs mains;
Les plus abjects contre nous
se mutinent,
Et nous servons aux plus vils
des humains.
Psautier de Genève (1729)
Les Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze, revus par Valentin Conrart et Marc-Antoine de La Bastide. Version du synode wallon des Provinces-Unies. Avec Musique. ISBN 979-8417141737 (réédition).