1. C’est sur Dieu seul que
toujours je m’appuie;
Pourquoi vouloir qu’aux monts
inhabités,
Comme un oiseau, loin de vous je
m’enfuie?
Ils tendent l’arc, ces
méchants emportés;
Et coup sur coup par leurs flèches
cruelles,
Ils vont porter en des lieux
écartés,
Aux cœurs des bons des atteintes
mortelles.
Dieu confondra tous ces audacieux:
Car quelle faute a le juste commise?
Le Tout-Puissant réside dans
les cieux;
Là, sur son trône est l’éternel
Monarque,
De ce lieu saint rien n’échappe
à ses yeux,
Et des humains chaque pas il
remarque.
3. Il voit le juste, il le sonde, il
l’approuve;
Mais l’homme inique est son
aversion,
Et jamais grâce auprès de lui ne
trouve.
Sur les méchants son
indignation
Fera tomber un foudroyant orage;
Le feu du ciel sera leur
portion,
Le soufre ardent leur unique
breuvage.
4. Dieu, juste Juge, à tous rend la
justice;
Et de son cœur la tendre émotion
À l’homme droit en tout temps est
propice.
Psautier de Genève (1729)
Les Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze, revus par Valentin Conrart et Marc-Antoine de La Bastide. Version du synode wallon des Provinces-Unies. Avec Musique. ISBN 979-8417141737 (réédition).