Le psalmiste est rempli du sentiment de la grandeur infinie de Dieu, et il est saisi en même temps de douleur en pensant à la pauvre Église affligée, et en priant pour elle. Les fidèles évoquent la promesse faite à David et les merveilles que Dieu a faites pour secourir ses enfants. À nouveau, appuyant leur foi sur la venue attendue du Sauveur, ils expriment les épreuves qu'ils ont depuis si longtemps subies, afin que Dieu leur manifeste enfin sa grâce.
Théodore de Bèze (1998) - Genève, 1562
1. Je chanterai, Seigneur, sans cesse ta bonté,
Je parlerai toujours de ta fidélité,
Car on doit affirmer que ta grâce est bâtie
Pour durer à jamais, comme on voit établie
Dans l’espace des cieux la course invariable
Nous attestant si haut ta parole immuable.
2. Jʼai fait, dit le Seigneur, un accord assuré ;
Avec mon serviteur ; par serment jʼai juré
A David mon élu de faire que sa race
A jamais durerait, ayant même la grâce
Que du trône royal on verrait lʼhéritage
Passer à ses enfants, affermi dʼâge en âge.
3. Les cieux prêchent, Seigneur, tes actes merveilleux,
Ta fidélité brille en tes saints bienheureux.
Trouve-t-on en effet dans les sphères célestes
Quelquʼun pour imiter le moindre de tes gestes ?
Pourrait-on voir aucune angélique puissance
Qui soit à comparer à ta Divine essence ?
4. Dieu au milieu des saints est plein de majesté,
Environné de siens, et dʼeux tous redouté.
O puissant Eternel devant qui tout sʼincline,
Quelle gloire est égale à ta gloire divine ?
Ta suprême grandeur de toutes parts est ceinte
De ferme loyauté, de vérité très sainte.
5. Cʼest Toi qui a pouvoir sur lʼorgueil de la mer
Et tu clames ses flots qui voudraient écumer ;
Tu as vaincu lʼEgypte ainsi quʼà coups dʼépée,
Et de tes ennemis la force est dissipée.
Les hauts lieux sont à Toi, les eaux, la terre ferme,
Tu as fondé le monde et tout ce quʼil renferme.
6. Tu formas le Midi et le Septentrion ;
LʼHermon et le Thabor crient de joie à ton nom.
Ton bras est tout-puissant, ta main forte et robuste ;
Ta droite est élevée, et de ton trône juste
La justice et le droit sont à jamais la base,
Clémence et vérité marchent devant ta face.
7. Comme un peuple est heureux quand il sait tʼhonorer !
Car il ne peut jamais manquer de prospérer ;
Il recherche ta face et marche à ta lumière,
Et sʼégaie en ton nom dʼune joie ordinaire,
Se voyant tous les jours par ta ferme justice
Honoré de bienfaits pour son humble service.
8. Si nous sommes vainqueurs, lʼhonneur tʼen appartient,
Et si nous triomphons, ce bonheur ne nous vient
Que de ta seule main, et de ta bienveillance
Qui fait dans les périls notre unique assurance :
Sans le Saint dʼIsraël, la puissance et lʼadresse
Du Roi qui nous défend ne seraient que faiblesse.
9. Autrefois par ta grâce, avant tous nos malheurs
Parlant par visions à nos prédécesseurs,
Jʼai promis, leur dis-tu, ma divine assistance
Au plus fort dʼentre vous, né dans mon alliance,
Je veux dire à David mon serviteur fidèle
Que jʼai pris parmi ceux que mon peuple jʼappelle.
10. Par sa sainte onction mon oint fut désigné ;
Je veux que sur mon bras il se sente appuyé.
A lʼheure du danger cʼest moi qui le renforce ;
Jamais son ennemi malgré toute sa force
Ne prévaudra sur lui ; nul effort tyrannique
Ne pourra le plier sous une main inique
11. Mais je viendrai briser lʼennemi devant lui,
Cʼest Moi qui frapperai tous ceux qui lʼon haï,
Ma douceur et ma foi seront sa compagnie ;
Il lèvera sa tête en mon nom anoblie.
De lʼune de ses mains je veux lui faire prendre
La mer, et lʼautre ira jusquʼaux fleuves sʼétendre.
12. Tu es, me dira-t-il quand il mʼaura connu,
Mon père et mon seul Dieu, le roc de mon salut.
Or, Moi de mon côté, je lui ferai la grâce
Dʼêtre mon fils aîné dont la gloire surpasse
Celle des rois, avec ma faveur assurée :
Telle est ferme à jamais ma promesse jurée.
13. Jʼétablirai sa race à perpétuité,
Son règne durera sans être limité,
Tel que le cours des cieux. Et si par aventure
Ses fils laissent ma foi et manquent la droiture,
Sʼils trahissent leur charge et par outrecuidance
Sʼils osent sʼaffranchir de ma sainte ordonnance,
14. Alors jʼinterviendrai pour punir leurs méfaits,
Jʼenverrai mes fléaux, vengeurs de ces forfaits.
Ma grâce néanmoins ne sera point cassée,
Car ma fidélité ne peut être faussée ;
Le contrat que jʼai fait, jamais je ne le viole,
Je ne changerai rien à ma ferme parole.
15. Cʼest sur ma sainteté que jʼai prêté serment ;
Aurai-je pu mentir à David ? nullement !
Sa maison, je lʼai dit, sera donc toujours stable,
Et son trône royal aussi ferme et durable
Que là-haut le soleil et la lune luisante,
Attestant dans les cieux ma vérité constante.
16. Et toutefois tu lʼas dédaigné et chassé !
Contre ton oint, Seigneur, tu tʼes bien courroucé ;
Envers ton serviteur lʼalliance est caduque,
Sa couronne est par terre, il a baissé la nuque.
Tu fis tomber ses murs et tu brisas ses portes,
Tu as démantelé ses places les plus fortes.
17. Il est à lʼabandon, aux passants exposé,
Moqué par ses voisins, et dʼeux tous méprisé.
Ses cruels ennemis sont joyeux au contraire ;
Tu relèves la main de tous ses adversaires ;
En émoussant lʼépée avec laquelle il taille,
Tu ne le soutiens plus au fort de la bataille.
18. Tu as donc effacé la splendeur de son nom,
Son trône est renversé ainsi que son renom ;
Tu lui as abrégé la fleur de sa jeunesse ;
Tu lʼas couvert de honte. Ah ! voudrais-tu sans cesse,
O mon Dieu, te cacher ? ta colère est ardente ;
Sera-t-elle une flamme à jamais dévorante ?
19. Souviens-toi de ce temps si court qui mʼest donné ;
Est-ce pour le néant que lʼhomme est façonné ?
Connaît-on un vivant qui de la mort échappe,
Et que la forte main du sépulcre nʼattrape ?
Où se trouve, Seigneur, ton ancienne clémence,
Jurée à ton David, selon ta bienveillance ?
20. Souviens-toi quʼon insulte encore tes serviteurs ;
Je porte dans mon sein leurs blessures, Seigneur.
On ose tʼoutrager : la malice insolente
Prétend que de ton Christ la démarche est trop lente.
Béni soit le Seigneur, oui, louange éternelle
Amen, ainsi soit-il, dit son peuple fidèle.
Avec mon serviteur ; par serment jʼai juré
A David mon élu de faire que sa race
A jamais durerait, ayant même la grâce
Que du trône royal on verrait lʼhéritage
Passer à ses enfants, affermi dʼâge en âge.
3. Les cieux prêchent, Seigneur, tes actes merveilleux,
Ta fidélité brille en tes saints bienheureux.
Trouve-t-on en effet dans les sphères célestes
Quelquʼun pour imiter le moindre de tes gestes ?
Pourrait-on voir aucune angélique puissance
Qui soit à comparer à ta Divine essence ?
4. Dieu au milieu des saints est plein de majesté,
Environné de siens, et dʼeux tous redouté.
O puissant Eternel devant qui tout sʼincline,
Quelle gloire est égale à ta gloire divine ?
Ta suprême grandeur de toutes parts est ceinte
De ferme loyauté, de vérité très sainte.
5. Cʼest Toi qui a pouvoir sur lʼorgueil de la mer
Et tu clames ses flots qui voudraient écumer ;
Tu as vaincu lʼEgypte ainsi quʼà coups dʼépée,
Et de tes ennemis la force est dissipée.
Les hauts lieux sont à Toi, les eaux, la terre ferme,
Tu as fondé le monde et tout ce quʼil renferme.
6. Tu formas le Midi et le Septentrion ;
LʼHermon et le Thabor crient de joie à ton nom.
Ton bras est tout-puissant, ta main forte et robuste ;
Ta droite est élevée, et de ton trône juste
La justice et le droit sont à jamais la base,
Clémence et vérité marchent devant ta face.
7. Comme un peuple est heureux quand il sait tʼhonorer !
Car il ne peut jamais manquer de prospérer ;
Il recherche ta face et marche à ta lumière,
Et sʼégaie en ton nom dʼune joie ordinaire,
Se voyant tous les jours par ta ferme justice
Honoré de bienfaits pour son humble service.
8. Si nous sommes vainqueurs, lʼhonneur tʼen appartient,
Et si nous triomphons, ce bonheur ne nous vient
Que de ta seule main, et de ta bienveillance
Qui fait dans les périls notre unique assurance :
Sans le Saint dʼIsraël, la puissance et lʼadresse
Du Roi qui nous défend ne seraient que faiblesse.
9. Autrefois par ta grâce, avant tous nos malheurs
Parlant par visions à nos prédécesseurs,
Jʼai promis, leur dis-tu, ma divine assistance
Au plus fort dʼentre vous, né dans mon alliance,
Je veux dire à David mon serviteur fidèle
Que jʼai pris parmi ceux que mon peuple jʼappelle.
10. Par sa sainte onction mon oint fut désigné ;
Je veux que sur mon bras il se sente appuyé.
A lʼheure du danger cʼest moi qui le renforce ;
Jamais son ennemi malgré toute sa force
Ne prévaudra sur lui ; nul effort tyrannique
Ne pourra le plier sous une main inique
11. Mais je viendrai briser lʼennemi devant lui,
Cʼest Moi qui frapperai tous ceux qui lʼon haï,
Ma douceur et ma foi seront sa compagnie ;
Il lèvera sa tête en mon nom anoblie.
De lʼune de ses mains je veux lui faire prendre
La mer, et lʼautre ira jusquʼaux fleuves sʼétendre.
12. Tu es, me dira-t-il quand il mʼaura connu,
Mon père et mon seul Dieu, le roc de mon salut.
Or, Moi de mon côté, je lui ferai la grâce
Dʼêtre mon fils aîné dont la gloire surpasse
Celle des rois, avec ma faveur assurée :
Telle est ferme à jamais ma promesse jurée.
13. Jʼétablirai sa race à perpétuité,
Son règne durera sans être limité,
Tel que le cours des cieux. Et si par aventure
Ses fils laissent ma foi et manquent la droiture,
Sʼils trahissent leur charge et par outrecuidance
Sʼils osent sʼaffranchir de ma sainte ordonnance,
14. Alors jʼinterviendrai pour punir leurs méfaits,
Jʼenverrai mes fléaux, vengeurs de ces forfaits.
Ma grâce néanmoins ne sera point cassée,
Car ma fidélité ne peut être faussée ;
Le contrat que jʼai fait, jamais je ne le viole,
Je ne changerai rien à ma ferme parole.
15. Cʼest sur ma sainteté que jʼai prêté serment ;
Aurai-je pu mentir à David ? nullement !
Sa maison, je lʼai dit, sera donc toujours stable,
Et son trône royal aussi ferme et durable
Que là-haut le soleil et la lune luisante,
Attestant dans les cieux ma vérité constante.
16. Et toutefois tu lʼas dédaigné et chassé !
Contre ton oint, Seigneur, tu tʼes bien courroucé ;
Envers ton serviteur lʼalliance est caduque,
Sa couronne est par terre, il a baissé la nuque.
Tu fis tomber ses murs et tu brisas ses portes,
Tu as démantelé ses places les plus fortes.
17. Il est à lʼabandon, aux passants exposé,
Moqué par ses voisins, et dʼeux tous méprisé.
Ses cruels ennemis sont joyeux au contraire ;
Tu relèves la main de tous ses adversaires ;
En émoussant lʼépée avec laquelle il taille,
Tu ne le soutiens plus au fort de la bataille.
18. Tu as donc effacé la splendeur de son nom,
Son trône est renversé ainsi que son renom ;
Tu lui as abrégé la fleur de sa jeunesse ;
Tu lʼas couvert de honte. Ah ! voudrais-tu sans cesse,
O mon Dieu, te cacher ? ta colère est ardente ;
Sera-t-elle une flamme à jamais dévorante ?
19. Souviens-toi de ce temps si court qui mʼest donné ;
Est-ce pour le néant que lʼhomme est façonné ?
Connaît-on un vivant qui de la mort échappe,
Et que la forte main du sépulcre nʼattrape ?
Où se trouve, Seigneur, ton ancienne clémence,
Jurée à ton David, selon ta bienveillance ?
20. Souviens-toi quʼon insulte encore tes serviteurs ;
Je porte dans mon sein leurs blessures, Seigneur.
On ose tʼoutrager : la malice insolente
Prétend que de ton Christ la démarche est trop lente.
Béni soit le Seigneur, oui, louange éternelle
Amen, ainsi soit-il, dit son peuple fidèle.
Psautier de Genève (1998)
Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Éditions VIDA. 1998. Reproduit avec permission.