Psaume prophétique : Dieu devait appeler à Lui toutes les nations par l’Evangile. Aux siens il ne demande pour sacrifice que la confession et la prédication de sa grâce ; mais il réprouve ceux qui se vantent d’observer sa religion, sans que leur cœur soit touché de zèle ni d’amour pour Lui.
Clément Marot (1998) - 1543 / Genève, 1551
1. Le Tout-Puissant, le Dieu fort parlera
Et haut et clair, sa voix convoquera
Toute la terre, Orient et Occident.
Depuis Sion, Dieu clair et évident,
Rayonnera de lumière si belle.
Notre Dieu vient ; déjà il vous appelle.
2. Cʼest un grand feu dévorant devant Lui,
Un ouragan qui lʼentoure et le suit.En convoquant terre et ciel éclatant,
Il jugera tout son peuple, en disant :
Assemblez ceux qui, par le sacrifice,
Portent mon nom et sont à mon service.
3. (Et vous, les cieux, dites en tous endroits
Son équité, car Dieu est juge droit).
Entends, mon peuple, à toi je parlerai,
Je suis ton Dieu et je te reprendrai.
Cʼest vrai, tu viens mʼoffrir des sacrifices,
Mais jʼapprécie encore plus la justice.
4. Je ne veux prendre en aucune saison
Ni bouc des prés ni boeuf de ta maison.
Les animaux des bois, tous, sont mes biens,
Mille troupeaux sur mille monts sont miens ;
Je connais chaque oiseau de mes montagnes,
A moi aussi, la faune des campagnes.
5. Si jʼavais faim, je ne te dirais rien ;
Le monde et tout ce quʼon voit mʼappartient.
Suis-je mangeur de chair de gros troupeaux ?
Bois-je le sang des boucs et des chevreaux ?
Pour sacrifice, offre à Dieu ta louange
Sans que ton voeu devant le Très-Haut change.
6. Invoque-moi quand le malheur est là :
Jʼinterviendrai, tu me glorifieras.
Mais lʼEternel dit par contre au méchant :
Pourquoi parler de mes commandements,
Mettre ma Loi dans ta bouche maligne
Car dans le fond tu hais ma discipline ?
7. Tu rejetas ma parole et ma foi ;
Mais quʼun voleur soit aperçu de toi,
Tu le rejoins. Tu vaux comme celui
Qui prend le bien où la femme dʼautrui.
Ta bouche sʼouvre à toutes médisances ;
Ta langue excite intrigues et violences.
8. Et tu tʼassieds, salissant ton prochain,
Puis diffamant ton frère ou ton cousin.
Tu fis cela, et Moi je me suis tu.
Dans ta folie, est-ce que tu mʼas cru
Semblable à toi ? Tôt ou tard ma justice
Va te reprendre et mettre au jour ton vice.
9. Vous, choisissez vous-mêmes votre sort ;
L’oubli de Dieu, sachez-le, c’est la mort.
Toi, pour t’offrir un vrai culte pieux,
Fais de ta vie un chant montant vers Dieu.
De tout ton cœur marche dans cette voie
Où tu verras le salut qu’il envoie.
Psautier de Genève (1998)
Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Éditions VIDA. 1998. Reproduit avec permis sion.