De Babylon’, pleurions mélancoliques,
Nous souvenant du pays de Sion ;
Et dans ces lieux de déportation
Où tant de fois en larmes nous fondîmes,
Aux saules verts nos harpes nous pendîmes.
Des chants joyeux, et nous importunèrent :
« Chantez vos airs de Sion, mais chantez ! »
Ah, disions-nous, qui pourrait inciter
Nos tristes coeurs à chanter la louange
De notre Dieu sur une terre étrange ?
3. Jérusalem, si jamais je tʼoublie,
Que ma main droite à lʼinstant sʼatrophie !
Jérusalem, sans toi quelle est ma paix ?
Ma langue soit collée à mon palais
Si mon deuil cesse, ou si mon âme pense
A se réjouir avant ta délivrance !
4. Pense, Seigneur, aux auteurs dʼun tel crime,
Aux fils dʼEdom qui sur Iérosolyme
Criaient si fort quand on la détruisait ;
Souviens-toi donc que chacun dʼeux disait :
« A sac, à sac, quʼelle soit embrassée,
Et jusquʼaux pieds des fondations rasée ! »
5. Mais, Babylone, à ton tour dʼêtre en cendre !
Heureux celui qui saura bien te rendre
Le mal cruel dont tu viens nous toucher ;
Heureux celui qui viendra arracher
Les nourrissons de ta mamelle impure
Pour les froisser contre la pierre dure.
Psautier de Genève (1998)
Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Éditions VIDA. 1998. Reproduit avec autorisation.