Psaume 129. Dès ma jeunesse on m’a livré l’assaut

1. Dès ma jeunesse on m’a livré l’assaut,
En vérité, Israël peut le dire,
Dès ma jeunesse on m’a fait mille maux,
Mais sans pouvoir me vaincre ou metruire.

2. Jʼen porte encore les marques jusquʼaux os,
Et lʼon dirait même quʼune charrue
Mʼait labouré tout au travers du dos,
Traînant le soc sur ma pauvre chair nue.

3. Mais le Seigneur a jugé, en tranchant
Les noeuds serrés par cette étrange haine ;
Telle est la fin honteuse des méchants,
Contre Sion toute énergie est vaine.

4. Quʼils soient ces gens comme lʼherbe du toit,
La touffe dʼherbe au creux dʼune muraille ;
Elle verdit au soleil, elle croît,
Le lendemain, elle nʼest plus que paille.

5. Nul nʼa pu voir quʼun jour le moissonneur
En rapportât des gerbes entassées,
Jamais non plus que le pauvre glaneur
Puisse en tirer une seule brase.

6. Jamais non plus ceux qui passent par
Ne disent-ils : Le Seigneur vous bénisse !
Au nom de Dieu, puissiez-vous trouver là
Le plus beau grain que la terre fournisse.

Psautier de Genève (1998)


Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Editions VIDA. 1998. Reproduit avec autorisation.