Psaume 12. Viens au secours, Seigneur, il en est l'heure

Il s'élève contre les flatteurs de la cour de Saül, dont les langues faisaient tant de mal, et prie Dieu d'y mettre bon ordre.

Clément Marot (1998) - Strasbourg, Genève, 1542 / Genève, 1551


1. Viens au secours, Seigneur, il en est l’heure,
Car l’homme droit semble avoir disparu
De nos cités ; hélas, dans nos demeures
Les vrais croyants n’existent presque plus.

2. Les gens du siècle aiment la tromperie,
A son prochain on fait un faux serment.
Tous leurs discours sont pleins de flatterie,
La bouche parle et le coeur la dément.

3. Incise, ô Dieu, ces lèvres attrayantes
Qui tous les jours veulent nous abuser,
Pareillement ces langues arrogantes
Qui bravement ne font que mépriser.

4. Révélateurs, les propos quʼils échangent :
« Nous lʼemportons par nos langues sur tous,
Et les gens croient tout ce qui nous arrange ;
Flattons, mentons, qui est plus fort que nous ? ».

5. Pour lʼaffligé, pour les petits qui crient,
Dit le Seigneur, oui je me lèverai ;
Ils ont contre eux ces langues qui varient,
Mais mon salut viendra, je le promets.

6. Oui la parole, ô Seigneur, est très pure,
Elle est si claire, elle est vraiment ta voix ;
Ce nʼest quʼargent que le creuset épure,
Argent au feu épuré par sept fois.

7. Or donc, Seigneur, que ton peuple et tes hommes
Soient maintenus et gardés dans ta paix ;
Vois les pressions sous lesquelles nous sommes,
livre-nous de ces gens à jamais.

8. Car les méchants sʼattroupent et cheminent
Deçà, delà, tout est plein dʼinhumains,
Quand les plus bas, les plus mauvais dominent,
Et que le doute est au coeur des humains.

Psautier de Genève (1998)


Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Editions VIDA. 1998. Reproduit avec permission.