David assailli d’une grosse armée, s’étonne du commencement ; puis prend une si grande fiance en Dieu, qu’après l’avoir imploré il s’assure de la victoire.
1. Ô Seigneur, que de gensÀ nuire diligents,
Qui me troublent et grèvent!
Mon Dieu, que d’ennemis
Qui aux champs se sont mis,
Et contre moi s’élèvent!
Certes plusieurs j’en vois,
Qui vont disant de moi,
Sa force est abolie,
Plus ne trouve en son Dieu
Secours en aucun lieu:
Mais c’est à eux folie.
2. Car tu es mon très sûr
Bouclier et défenseur,
Et ma gloire éprouvée:
C’est toi, à bref parler,
Qui fais que puis aller
Haut la tête levée.
J’ai crié de ma voix
Au Seigneur mainte fois,
Lui faisant ma complainte:
Et ne m’a repoussé,
Mais toujours exaucé
De sa montagne sainte.
3. Dont coucher m’en irai,
En seurté dormirai,
Sans crainte de mégarde:
Puis me réveillerai,
Et sans peur veillerai,
Ayant Dieu pour ma garde.
Cent-mille hommes de front
Craindre ne me feront,
Encor qu’ils l’entreprinssent;
Et que pour m’étonner,
Clore et environner
De tous côtés me vinssent.
4. Viens donc déclare-toi
Pour moi, mon Dieu, mon Roi:
Qui de buffes renverses
Mes ennemis mordants,
Et qui leur romps les dents
En leurs gueules perverses.
C’est de toi, Dieu très-haut
De qui attendre faut
Vrai secours et défense:
Car sur ton peuple étends
Toujours en lieu et temps
Ta grand’ bénéficence.
Psautier de Genève (1587)