1. Sans cesse je te bénirai,
Seigneur, jour et nuit je dirai
Toutes tes œuvres sans
pareilles,
Et la gloire de tes
merveilles.
Des biens dont tu me fais jouir;
Et je rendrai par mon
cantique
Ma reconnaissance publique.
3. De ton bras la seule vertu
Dissipa l’ennemi battu;
On le vit manquer de courage,
Dès que tu montras ton
visage.
4. Contre son effort inhumain,
Tu pris, Seigneur, ma cause en
main;
Ton tribunal fut mon refuge,
Où je t’éprouvai juste
Juge.
5. J’ai vu les peuples
mutinés,
Par ta fureur exterminés;
Avec la fleur de leur armée,
Tu fis périr leur renommée.
PAUSE 1
6. Toi, leur chef, nous as-tu
défaits?
Nous as-tu détruits pour
jamais,
As-tu rasé nos citadelles?
Leur nom est-il mort avec
elles?
7. Non, non, le Monarque des
cieux
Est sur son trône glorieux,
Pour rendre à chacun la
justice,
Rude aux méchants, aux bons
propice.
8. C’est là qu’il juge les
humains
Selon les œuvres de leurs
mains,
Pesant dans sa juste balance,
Et la peine et la
récompense.
9. Le Tout-Puissant relèvera
Le faible qu’on opprimera;
Et dans sa plus grande
détresse,
Lui servira de
forteresse.
10. Ainsi ceux qui te
connaitront,
En toi, Seigneur, espèreront;
Car jamais ta main n’abandonne
L’homme droit qui son
cœur te donne.
PAUSE 2
11. Qu’on chante en toute
nation
Le Dieu qui réside en Sion;
Et que le bruit de ses
louanges
Vole jusqu’aux climats
étranges.
12. L’Éternel, par son bras
puissant,
Venge la mort de l’innocent;
Et jamais ce grand Dieu
n’oublie
Celui qui le craint et le
prie.
13. Seigneur, disais-je en mon
effroi,
Daigne jeter les yeux sur moi,
Toi qui de la main ennemie
As toujours garanti ma
vie.
14. Permets qu’encore à
l’avenir
En Sion j’aille te bénir,
Que j’y chante encore à ta
gloire
Un saint hymne après la
victoire.
15. J’ai vu tomber ces
insensés
Dans les pièges qu’ils m’ont
dressés;
Leur pied léger s'est venu
prendre
Aux filets qu'ils m'ont osé
tendre.
PAUSE 3
16. Ainsi le Monarque
éternel,
Par un jugement solennel,
Leur a fait porter le
dommage
Que m’avait préparé leur
rage.
17. On verra toujours le
méchant
Trembler, ne marcher qu’en
bronchant:
Ceux qui de Dieu n’ont nulle
crainte
Verront enfin leur race
éteinte.
18. Mais le fidèle humilié,
De Dieu n’est jamais oublié;
Jamais du juste dans sa
peine,
L’espérance ne sera
vaine.
19. Empêche, ô mon Dieu, mon
support,
Que l’homme ne soit le plus
fort:
Cite-les tous en ta présence,
Et leur prononce leur
sentence.
20. Qu’ils tremblent, et que
ton pouvoir
À tous les mortels fasse voir
Que, de quelque nom qu’on le
nomme,
Le plus grand d’entre eux
n’est qu’un homme.
Psautier de Genève (1729)
Les Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze, revus par Valentin Conrart et Marc-Antoine de La Bastide. Version du synode wallon des Provinces-Unies. Avec Musique. ISBN 979-8417141737 (réédition).