Confiance de David en Dieu, au milieu des plus grands dangers.
1. Seigneur, à toi seul je m’adresse,
Tu sais mon droit,
fais-moi raison.
Lorsque j’étais
dans la détresse,
Ta main m’a tiré de
la presse;
Exauce encor mon
oraison.
Vous grands, de qui
l’injuste haine
S’élève contre
mon honneur,
Faut-il qu’une
espérance vaine
Vous fasse courir avec
peine
Après un mensonge
trompeur?
Contre un roi, que le
Dieu des dieux
A voulu par sa
grâce élire;
Et qu’aussitôt que
je soupire
Il m’entend du plus
haut des cieux.
Dans la frayeur de
sa colère,
Pensez, même en vos
lits couchés,
Combien il se montre
sévère
Pour qui s’obstine à
lui déplaire,
Et quittez enfin
vos péchés.
3. Présentez-lui le
sacrifice
D’un cœur pur et
plein d’équité;
Et, pour vous
rendre Dieu propice,
Éloignez-vous de
l’injustice,
Et vous fiez en sa
bonté.
Les mondains
disent, qui sera-ce
Qui pourra nous combler
de biens?
Fais luire, ô Dieu,
sur nous ta face,
Et nous daigne accorder
ta grâce;
Tu l’accordes
toujours aux tiens.
4. Plus de joie au cœur
m’est donnée
Par cette grâce du
Très-Haut,
Qu’à ceux qu’une
abondante année,
De blés et de vins
couronnée,
Fournit de tout ce
qu’il leur faut.
Ainsi, dans une
paix profonde,
Je reposerai
surement;
Car, Seigneur, sur toi
je me fonde;
Par toi seul, malgré
tout le monde,
Mes jours vont couler doucement.Psautier de Genève (1729)
Les Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze, revus par Valentin Conrart et Marc-Antoine de La Bastide. Version du synode wallon des Provinces-Unies. Avec Musique. ISBN 979-8417141737 (réédition).