1. Sois, ô Grand Dieu, ma
garde et mon appui
Car en toi seul j’ai mis
mon espérance.
Et toi, mon âme, à toute
heure dis-lui:
Je me soumets, Seigneur, à ta
puissance;
Et toutefois, à quoi que je
m’engage,
Il ne te vient de moi nul avantage.
Qu’on voit se plaire à
chanter tes louanges;
Mais mal sur mal est réservé
pour ceux
Qu’on voit courir après les dieux
étranges.
Ma main jamais leurs victimes
ne touche,
Jamais leur nom ne passe par ma
bouche.
3. Dieu fut toujours le fonds qui
m’entretient,
Et sur ce fonds ma rente est
assurée.
Jamais, Seigneur, la part
qui m’appartient
En plus beau lieu n’eût pu m’être
livrée.
Le meilleur lot de ton riche
héritage,
Par ta bonté, se trouve en mon
partage.
PAUSE
4. Béni soit Dieu, qui m’a si
sagement
De ses conseils donné la
sainte adresse:
Même la nuit j’y pense
murement,
Et son Esprit me guide et me
redresse.
Aussi toujours vers lui seul
je regarde,
Toujours sa main me soutient et
me garde.
5. Dans cette paix dont tu me fais
jouir,
Ma joie éclate, et plein de
confiance,
On me verra chanter, me
réjouir.
Ma chair, ô Dieu, repose en
assurance:
Je ne crains point que dans
la sépulture
Jamais ton saint sente la
pourriture.
6. Tu me feras connaitre le
sentier
Qui de la mort mène à la
vie heureuse,
Car, ô Seigneur, nul plaisir
n’est entier,
Si l’on ne voit ta face glorieuse.
C’est dans ta main que se
trouvent sans cesse
Les vrais plaisirs et la vraie
allégresse.
Psautier de Genève (1729)
Les Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze, revus par Valentin Conrart et Marc-Antoine de La Bastide. Version du synode wallon des Provinces-Unies. Avec Musique. ISBN 979-8417141737 (réédition).