1. L’homme insensé dit au
fond de son cœur
Que Dieu n’est point; cette
pensée impie
Corrompt ses mœurs, et dérègle sa
vie.
Que d’esprits vains suivent
avec fureur,
La même erreur!
Tous les humains que le
soleil éclaire,
Cherchant quelqu’un qui prît soin
de lui plaire,
Et n’a trouvé nul homme en ces bas lieux
Sage et pieux.
3. Loin d’en trouver, il a
vu que chacun
S’était souillé des ordures
du vice;
Ce n’est partout que fraude et
qu’injustice;
Nul n’est exempt de ce
défaut commun,
Non pas même un.
4. Privés de sens, ils
méprisent mes lois,
Dit le Seigneur, et jamais
ils ne changent;
Comme le pain mon pauvre peuple ils
mangent,
Loin d’élever et leurs
cœurs et leurs voix
Au Roi des rois.
5. Mais tôt ou tard les
méchants trembleront,
Saisis, pressés du remords
de leur crime;
Quand l’Éternel, de son trône
sublime,
Exaucera ceux qui
l’invoqueront
Et l’aimeront.
6. Ah malheureux! vous vous
étudiez
À vous moquer de cette
confiance
Dont l’affligé soutient son
espérance;
Et nous voyant sur Dieu seul
appuyés,
Vous en riez.
7. Quand est-ce, hélas! que de
Sion viendra
L’Auteur divin de notre
délivrance,
Qui d’Israël finira la
souffrance?
Alors Jacob, qui des fers
sortira,
Triomphera.
Psautier de Genève (1729)
Les Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze, revus par Valentin Conrart et Marc-Antoine de La Bastide. Version du synode wallon des Provinces-Unies. Avec Musique. ISBN 979-8417141737 (réédition).