Psaume 14. L'homme insensé dit au fond de son coeur

Dépravation horrible des hommes.


1. L’homme insensé dit au fond de son cœur
Que Dieu n’est point; cette pensée impie
Corrompt ses mœurs, et dérègle sa vie.
Que d’esprits vains suivent avec fureur,
La même erreur!

2. Le Tout-Puissant a regardé des cieux
Tous les humains que le soleil éclaire,
Cherchant quelqu’un qui prît soin de lui plaire,
Et n’a trouvé nul homme en ces bas lieux
Sage et pieux.

3. Loin d’en trouver, il a vu que chacun
S’était souillé des ordures du vice;
Ce n’est partout que fraude et qu’injustice;
Nul n’est exempt de ce défaut commun,
Non pas même un.

4. Privés de sens, ils méprisent mes lois,
Dit le Seigneur, et jamais ils ne changent;
Comme le pain mon pauvre peuple ils mangent,
Loin d’élever et leurs cœurs et leurs voix
Au Roi des rois.

5. Mais tôt ou tard les méchants trembleront,
Saisis, pressés du remords de leur crime;
Quand l’Éternel, de son trône sublime,
Exaucera ceux qui l’invoqueront
Et l’aimeront.

6. Ah malheureux! vous vous étudiez
À vous moquer de cette confiance
Dont l’affligé soutient son espérance;
Et nous voyant sur Dieu seul appuyés,
Vous en riez.

7. Quand est-ce, hélas! que de Sion viendra
L’Auteur divin de notre délivrance,
Qui d’Israël finira la souffrance?
Alors Jacob, qui des fers sortira,
Triomphera.

Psautier de Genève (1729)


Les Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot et Théodore de Bèze, revus par Valentin Conrart et Marc-Antoine de La Bastide. Version du synode wallon des Provinces-Unies. Avec Musique. ISBN 979-8417141737 (réédition).