Psaume 40. J’avais déjà patiemment attendu

David loue Dieu qui l’a secouru et conclut que seul est heureux celui qui se confie en Dieu. Il prédit l’abolition de son péché (comme il est exposé dans l’épître aux Hébreux, chapitre 10) et se consacre au service du Seigneur, certain d’être exaucé, afin de pouvoir le glorifier.

Théodore de Bèze (1998) – Genève, 1551


1. J’avais déjà patiemment attendu
Que Dieu montre sa volonté,
Il s’est tourné de mon côté.
A mes appels, Lui-même a répondu.
Et de la fosse obscure,
De la boue et l’ordure
D’un gouffre il m’a tiré ;
Mes pieds sont affermis,
Et les voilà remis
Sur un roc assuré.

2. Mon Dieu mʼinspire un cantique nouveau,
Une louange à son honneur ;
Et beaucoup craindront le Seigneur,
Ils attendront de Lui le renouveau.
Heureux lʼhomme en ce monde
Qui sur son Dieu se fonde
Et le prend pour rempart !
Laissant tous ces hautains,
Hommes menteurs et vains
Sʼégarer à lʼécart.

3. Seigneur mon Dieu, tous tes plans sont parfaits,
Tous tes gestes sont prodigieux ;
Ils sont pour chacun si nombreux
Mais qui pourra comprendre tes bienfaits ?
Si je compte tes grâces,
Leur nombre me surpasse.
Les dons, lʼargent, le sang
Pour Toi nʼont aucun prix ;
Mais, Seigneur, tu mʼouvris
Lʼoreille en la perçant.

4. Aucune offrande à tes yeux nʼexpiait
Lʼiniquité. Alors jʼai dit :
Me voici prêt ! Il est écrit
Dans le rouleau du Livre à mon sujet.
Ta volonté est sainte
Et je veux sans contrainte,
O mon Dieu, lʼaccomplir.
Au plus profond de moi
Sʼenracine ta Loi,
Elle est tout mon plaisir.

5. Jʼai publié ta justice, ô Seigneur,
Au milieu du peuple assemblé.
Tu le sais, je nʼai rien caché ;
Je nʼenfouis pas ton salut dans mon coeur.
Je dis ce qui mʼenchante,
Ta loyauté constante,
Ton secours si puissant.
Jʼannonce ta bonté
Et ta fidélité
Dans nos rassemblements.

6. Car ton amour ne sʼéloigne jamais,
Et ta grande compassion,
Ta vérité sans fiction,
Seigneur mon Dieu, me garderont en paix.
Dʼinfinis maux mʼassaillent,
Mes péchés me travaillent,
Et je nʼy vois plus clair.
Je le sens plus nombreux
Que ne sont mes cheveux,
Mon courage me perd.

7. Seigneur, tu peux changer mon triste sort ;
Viens vite à mon secours, Seigneur,
Mais ôte la force et lʼhonneur
A ces méchants qui pourchassent ma mort.
Quʼils battent en retraite,
faite sur défaite
Aux gens qui rient de moi.
Oui, honte et déshonneur
Aux oiseaux de malheur
Qui croassent « Ah Ah ! ».

8. Paix au contraire et plaisir solennel
A ceux qui cherchent ton recours ;
Que ceux qui tʼaiment sans détours
Disent toujours : Loué soit lʼEternel !
Je reste misérable,
Mais mon Dieu secourable
Lui-même pense à moi.
Mon Dieu qui mʼas gardé,
Viens encore pour mʼaider,
Jʼai tant besoin de Toi.

Psautier de Genève (1998)


Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Éditions VIDA. 1998. Reproduit avec permission.