Psaume 4. Entends l'appel que je t'adresse

Accablé par la révolte d’Absalom, il invoque Dieu, reprend les princes d’Israël qui conspirent contre lui, les appelle à la repentance, et conclut que la confiance en Dieu lui donne le vrai bonheur.

Clément Marot (1998)  - Strasbourg, Genève, 1542 / Genève, 1551


1. Entends l’appel que je t’adresse,
Dieu de justice en qui j’ai foi ;
Toi qui me vois dans la détresse,
Libère-moi de l’étroitesse,
Sois indulgent, écoute-moi.
Jusqu’à quand, âmes inhumaines,
Viendrez-vous pour tout m’arracher ?
Vous aimez les manœuvres vaines,
Les mensonges qui nous surprennent ;
C’est donc cela que vous cherchez.

2. Sachez, il convient de le dire,
Que Dieu pour son Roi gracieux
Entre tous a voulu mʼélire ;
Lui je crie et je soupire,
Il mʼentendra de ses hauts cieux.
Tremblez donc dʼune telle chose,
Rangez-vous à sa volonté.
Et la nuit dans vos chambres closes,
Pensez que sur Dieu tout repose,
Cessez de me persécuter.

3. Offrez un juste sacrifice,
Le coeur ouvert bien humblement
En repentance dʼun tel vice ;
Pour que le Seigneur vous bénisse,
Comptez sur Lui entièrement.
Beaucoup nous disent : « Qui sera-ce
Qui nous fera voir de grands biens ? »
O Seigneur, par ta sainte grâce,
Fais que la clarté de ta face
Sur moi sʼélève et sur les miens.

4. Tu mʼas donné la joie immense
Qui remplit lʼesprit et le coeur,
Bien plus que toute lʼabondance
De la moisson ou des vendanges,
Tu mʼas donné le vrai bonheur.
La nuit vient, elle sera bonne,
Tu me garderas dans ta paix.
Car, Seigneur, ta bonté lʼordonne ;
Cʼest elle seule qui me donne
Lʼespoir quʼen Toi je règnerai.

Psautier de Genève (1998)


Les Psaumes de David. Clément Marot. Adaptation en français actuel par Marc-François Gonin. ISBN 2-911069-29-3. Editions VIDA. 1998. Reproduit avec permission.